L'ESPACE GREC
Articles et études
Dans le cadre de l’ouverture des nouvelles salles grecques au musée Lapidaire, un effort tout particulier a été consenti pour la documentation mise à la disposition du public. Après la plaquette relative aux vases et aux sculptures, le lexique des formes de vases, nous vous annonçons ici la parution d’un glossaire des principaux dieux grecs. Chaque notice rédigée par Odile Cavalier, conservateur en chef chargée des collections antiques est accompagnée de délicates aquarelles dues à une artiste et historienne de l’art, Marie Corso, installée dans le Vaucluse (http://www.epoiesen.fr) qui collabore depuis plusieurs années avec le musée Calvet. Découvrez ici les divinités olympiennes. Les modèles, reproduits avec une impeccable fidélité, sont empruntés à des vases attiques classiques.
L’OlympeDans les poèmes homériques, l’Olympe, montagne située aux confins de la Macédoine et de la Thessalie, est le séjour des dieux, en particulier du plus notable d’entre eux, Zeus. Dans la religion grecque classique, les dieux principaux sont au nombre de douze. Le poète Pindare (518 - vers 438 av. J.-C.) évoque à Olympie l’existence de six autels des Douze Dieux (Dodecatheon). Mais cette conception des « Douze » qui demeura en usage jusqu’à la fin de l’Antiquité est de contenu très variable suivant les époques et les cités. Une liste qui se transmettra à l’époque romaine réunit Zeus, Héra, Poseidon, Déméter, Apollon, Artémis, Arès, Aphrodite, Hermès, Athéna, Hèphaïstos et Hestia. Une autre, établie à Délos, rassemble Zeus, Héra, Apollon, Artémis, Léto, Déméter, Corè, Zeus Eubouleus (Bon Conseiller) et probablement Poseidon, Aphrodite et Ilythie, déesse protectrice de l’accouchement. La personnalité des dieux a un fort ancrage régional. De plus, chaque cité est placée sous la protection d’une divinité poliade (de polis, cité). Certains cultes, celui de Pan notamment, se sont développés à partir du Ve siècle av. J.-C. De même, tout au long de leur histoire, les Grecs ont accueilli des cultes étrangers, dont celui de Cybèle, grande déesse originaire de Phrygie (une région de l’actuelle Turquie), ou de Bendis, une déesse thrace, identifiée, parfois, à Artémis. La religion grecque est un polythéisme : le divin s’incarne dans de multiples puissances et un anthropomorphisme : les dieux sont figurés sous forme humaine. Au demeurant, pour les Grecs, le sacré imprègne la nature toute entière : fleuves, fontaines, grottes. Par ailleurs, dès le Ve siècle av. J.-C., on observe le culte d’entités abstraites, personnifiant des qualités divines : Nikè, la Victoire, Eirénè, la Paix ou, à partir du IVe siècle av. J.-C., Homonoia, la Concorde, déesse de la vengeance, Démos, le Peuple.
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![]() Hécate |
![]() Héra |
![]() Héraclès |
![]() Hèphaïstos |
![]() Hermès |
![]() Hestia |
![]() Léto |
![]() Pan |
![]() Poseidon |
![]() Zeus |
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La Grèce dans l'antiquité
L’histoire de la Grèce couvre une très longue période qui s’étend du Bronze moyen (1950-1580 av. J.-C.), date des premières invasions grecques, la fin du Ier siècle av. J.-C., qui marque l’asservissement de la Grèce, réduite à une province de l’Empire romain, celle d’Achaïe, créée en 27, av. J.-C. Pour autant, la fin de l’indépendance politique de la Grèce ne coïncide nullement avec la disparition de l’hellénisme et de ses valeurs. Toute la partie orientale de l’Empire demeura grecque du point de vue de la langue et de la culture. Les écoles philosophiques d’Athènes conservèrent également tout leur prestige. Enfin les cultes grecs, les mystères d’Eleusis, par exemple, ne cesseront pendant des siècles de drainer une large population. Aux yeux de certains historiens, l’hellénisme ne meurt symboliquement qu’en 415 après J.-C. seulement, date de la mise à mort par les chrétiens de la mathématicienne Hypatie, fille du dernier des philosophes du Musée d’Alexandrie. Odile Cavalier
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